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Sous la direction de Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Étienne Rochat

RELIER - Revue interdisciplinaire d'études religieuses

Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117911ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117911ar

interview

RELIER - Revue interdisciplinaire d'études religieuses

Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117911ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117911ar

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Compte-rendu de colloque

RELIER - Revue interdisciplinaire d'études religieuses

Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117911ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117911ar

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Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

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RELIER - Revue interdisciplinaire d'études religieuses

Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117911ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117911ar

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RELIER - Revue interdisciplinaire d'études religieuses

Volume 32, numéro 2, 2024 Essor et diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé

Des hôpitaux historiquement gérés par les congrégations religieuses aux pratiques holistiques sacralisant le bien-être, force est de constater que l’imaginaire commun a habituellement associé santé et salut. Mais comment articuler l’accompagnement spirituel aux soins de santé dans des sociétés où, d’une part la santé est devenue chose publique et d’autre part, l’État revendique à la fois sa séparation du religieux et la liberté religieuse ?

Les quatre éditeurs de ce numéro spécial ont tenté de répondre à cette question à l’aide d’une étude d’envergure menée au sein de trois espaces francophones (Belgique, Québec et Suisse). Frédérique Bonenfant, Claire Borrione, Nicolas Pujol et Etienne Rochat nous livrent leurs résultats dans trois articles auxquels se joignent les réflexions de trois autrices et un auteur invité·es. L’ensemble des contributions traite des possibilités d’insertion du religieux et du spirituel dans l’appareillage biomédical ainsi que des dynamiques d’intégration des accompagnateurs spirituels dans les équipes de soins. Des observations et témoignages recueillis émergent des questions fondamentales touchant, entre autres, les définitions de la religion et de la spiritualité (et leur distinction) ainsi que les conditions et limites de leur étude empirique.

L’équipe de rédaction dirigée par Géraldine Mossière

Liminaire :

Mieux comprendre l’essor et la diversité des pratiques spirituelles dans les milieux de la santé par Etienne Rochat

Thème :

1. Pourquoi le monde biomédical s’ouvre-t-il à la spiritualité ? Résultats de l’étude SPIPRA

par Nicolas Pujol (Institut Psychodynamique du Travail), Frédérique Bonenfant (Université Laval), Claire Borrione (Maison médicale Jeanne Garnier), Etienne Rochat
(Centre hospitalier universitaire vaudois, CHUV)

Résumé : Depuis une trentaine d’années, le monde biomédical est marqué par une production presque exponentielle d’articles scientifiques dont le mot clé est « spiritualité » ainsi que par l’émergence de nouvelles pratiques spirituelles. Cet article présente les résultats de la recherche SPIPRA qui vise à comprendre pourquoi et en vue de quoi s’est constitué ce nouveau champ de recherches et de pratiques portant sur la spiritualité dans le monde biomédical. Basée sur un travail d’enquête comparatif France–Québec–Suisse portant sur 9 pratiques spirituelles émergentes, cette étude a permis, à partir de 90 entretiens, de faire émerger 5 catégories conceptuelles pour rendre compte des différences et des similitudes entre ces pratiques : subjectivisation, médicalisation, psychologisation, intégration et théorisation. Un travail théorique a ensuite été réalisé à partir de ces catégories afin d’expliquer cet intérêt croissant pour la spiritualité dans le monde biomédical et de proposer une typologie de pratiques.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117906ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117906ar

2. Dépasser la distinction classique entre religion et spiritualité qui traverse le champ de la santé

par Frédérique Bonenfant (Université Laval)

Résumé : L’une des particularités de la recherche SPIPRA est de ne pas cautionner la traditionnelle partition entre religion et spiritualité qui parcourt la littérature psychosociale et biomédicale portant sur le sujet. À partir de la perspective sociologique de l’étude du religieux dans les sociétés contemporaines, la présente contribution suggère de dépasser cette classique articulation spiritualité/religion en maintenant la problématique au niveau des religiosités individuelles. Il en découle deux types particuliers de spiritualités qui caractérisent le rapport au monde des patients avec lesquels les soignants interagissent, nécessitant des gestes et prises en charge différentes. Ce déplacement permet en outre d’éviter certains écueils pratiques et éthiques concernant la cristallisation des conceptions de la spiritualité autour de leurs versions subjectivisées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117907ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117907ar

3. Une expérience d’intégration d’aumôniers confessionnels dans une équipe pluri‑professionnelle de soins en France

par Annick Vanderlinden (Université de Strasbourg)

Résumé : Dans le cadre de la laïcité française, des aumôniers confessionnels sont présents dans les hôpitaux pour proposer des accompagnements spirituels et/ou religieux. Au CHU de Strasbourg, un service de cancérologie thoracique a fait le choix d’intégrer des aumôniers de plusieurs confessions dans ses réunions pluri-professionnelles. Quelles raisons ont bien pu amener ce service à intégrer des représentants du culte dans sa réunion pluridisciplinaire hebdomadaire ? Suite à quelles demandes, sur la base de quels protocoles et à partir de quels textes de références ? En vue de quels bénéfices pour le patient, les équipes médicales et soignantes, et les aumôniers ? Cet article vise à partager un retour d’expériences ainsi qu’une réflexion sur cette intégration des aumôniers dans une équipe pluri-professionnelle, au sein d’un hôpital public laïc français.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117908ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117908ar

4. Un savoir et un savoir-faire : les intervenants en soins spirituels

par Deirdre Meintel (Université de Montréal)

Résumé : Nous apportons une perspective anthropologique à certains aspects de la recherche de l’équipe SPIPRA (Spiritualités et pratiques). À partir de notre recherche menée sur les religions et les spiritualités au Québec, nous examinons le contexte social et politique du travail des intervenants spirituels. Nous nous intéressons ensuite à leur savoir religieux/spirituel spécifique et au savoir-faire qu’ils déploient dans leurs relations avec les personnes qu’ils cherchent à aider et dans la création de rituels adaptés aux nouveaux besoins sociaux et spirituels. Nous examinons brièvement d’autres aspects de leur profession (réflexivité, relations égalitaires avec les clients et les patients dans les institutions au sein desquelles ils travaillent). En conclusion, nous soulignons la pertinence des compétences des ISS au-delà du milieu hospitalier.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

5. Intérêts et limites des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre santé et spiritualité

par Nicolas Roussiau (Université de Nantes et Laboratoire LPPL UR 4638)

Résumé : Cet article aborde le domaine des échelles psychométriques dans l’étude des rapports entre la santé et la spiritualité. Les échelles psychométriques présentent de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients dont une partie est ici présentée. La dimension culturelle et le format des questionnaires (implicite – explicite) sont développés par la suite. La conclusion aborde la question de l’utilité de la définition du terme « spiritualité ».

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117909ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117909ar

6. La revanche spirituelle de Jean Watson. Succès d’une théorie de soins infirmiers

par Serena Buchter (Université de Lausanne)

Résumé : Parmi les théories de soins infirmiers aujourd’hui mobilisées en formation, dans la recherche et dans les milieux cliniques, l’une d’entre elles, le caring de Jean Watson, fait figure d’exception par la place accordée à la spiritualité : son succès nous interpelle et sera l’objet de la réflexion présente. Cette auteure a développé une théorie fondée sur une attention, centrale, à la spiritualité du soignant, du soigné et à la valeur spirituelle de la relation qui les lie. Elle va même jusqu’à développer ce que nous nommerons ici une « spiritualité du travail » infirmier. Cet article cherche à comprendre comment un tel succès est possible, dans un système de santé fortement critiqué pour sa déshumanisation, où la spiritualité n’est certainement pas un enjeu prioritaire. La résonance de cette théorie avec plusieurs motifs religieux – tels que le Salut, la vocation dans le cadre du développement personnel et de la philosophie humaniste – est l’une des quelques pistes explicatives proposées.

URI https://id.erudit.org/iderudit/1117911ar

DOI https://doi.org/10.7202/1117911ar

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