Colloque d’éthique biomédicale : attentes religieuses et spirituelles dans les soins hospitaliers et à domicile
Compte-rendu par Cosette Odier
Paris – Centre Sèvres
Un colloque d’éthique bio médicale abordant le la dimension spirituelle du soin a été organisé à Paris par Bruno Saintôt, jésuite, responsable du Département Ethique biomédicale du Centre Sèvres, Jean-Maris Onfray, directeur-adjoint du Pôle Santé-Justice à la Conférence des évêques de France (CEF) et Costantino Fiore, aumônier national des établissements de santé à la Conférence des évêques de France et aumônier à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon.
Ce colloque souhaitait aborder l’avenir de l’accompagnement spirituel et religieux organisé par l’Eglise catholique de France au moment du virage ambulatoire et la meilleure manière de répondre aux attentes des personnes malades en lien avec les équipes soignantes.
La matinée a été marquée par l’exposé du Professeur Laurent Degos [1]. Il était bien placé pour évoquer les transformations actuelles du système de santé en France et a décrit le passage d’un système de soins centré sur le volume des actes de soins et les processus pouvant les évaluer à un recentrement sur la qualité des soins ressentie par les patient∙e∙s où qu’ils se trouvent. Il a terminé sa présentation en interpellant les actrices et acteurs de l’accompagnement spirituel en leur demandant comment ils feraient à leur tour évoluer l’accompagnement spirituel en dehors des hôpitaux.
Le reste de la journée a été consacré à la présentation de différents modèles d’organisation de l’accompagnement spirituel et de collaboration entre soignants et aumôniers.
J’ai perçu chez les participants et surtout participantes un grand intérêt pour l’exposé du Professeur Degos qui les a aidés à préciser les changements dont ils sont témoins sans pour autant toujours les comprendre. Mais j’ai aussi ressenti une inquiétude devant les changements que cela pourraient signifier pour leur engagement. Jean-Marie Onfray a par exemple relevé les difficultés que les soins ambulatoires allaient poser à l’Eglise catholique, car si dans les hôpitaux les différents aumôniers ont une place définie légalement, il n’en est rien à l’extérieur des hôpitaux. Plusieurs bénévoles ont souligné aussi la difficulté qu’ils voyaient à l’avenir de trouver des personnes susceptibles de compléter leurs effectifs, souvent restreints.
Cosette Odier, 15.05.2019
[1] Professeur Emérite de l’Université Paris Diderot, Membre de l’Académie Nationale de Médecine, Membre de l’Institut de France (Académie des Sciences), ancien président de la Haute Autorité de Santé et membre du Scientific Panel for Health (EU Commission).